Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET

Le sourire est éclatant, lumineux. Il vient à la commande, mais il peut également disparaître aussitôt, mettant alors en doute sa sincérité. Ce n’est pas encore le sourire captivant de Chirac, mais c’est déjà un atout indéniable. Pour le reste, ses défauts sont encore légion.

Il y a ce regard oblique, détaché de l’axe face-horizontal de la tête, qui abandonne régulièrement ses interlocuteurs pour redescendre sur la table vers sa droite. On voit clairement qu’elle affûte ses coups et ses arguments, délaissant ainsi le lien continu et vivant avec son public pour privilégier son plan et le déroulé qu’elle a prévu.

 

NKM est une grande planificatrice, une calculatrice méthodique, une joueuse d’échecs résolue et appliquée, trop ! Elle n’aime pas l’improvisation et l’à peu près. Mais tout ce calcul s’élabore aux dépens de la spontanéité et de l’affect, de la sincérité et de la vie. Une certaine froideur de métal s’en dégage. Il y a de la Dame de Fer en devenir chez elle.

Son attitude corporelle ne contribue pas à atténuer cette impression. Sa position de prédilection, ce sont les avant-bras allongés sur la table. Elle est prête à attaquer. Ses mains se rejoignent souvent, se superposant à souhait, la privant d’une gestuelle épanouie qui introduirait plus de souplesse, de rythme et de musicalité dans sa prise de parole.

Sa verticalité totémique est très déficiente et ses bras font office de béquilles pour le haut de son corps. Elle méconnaît allègrement la précieuse leçon de Cicéron (75 ans avant J.-C.) : « Que l’orateur tienne le corps droit et élevé ».

Il arrive à ses gestes de se déployer de manière heureuse, mais insuffisamment pour effacer cette grande promptitude à l’attaque que l’on sent chez elle. Il suffit de noter ce regard « sur le côté », détaché de l’axe de la tête, et qui marque un certain penchant pour la confrontation.

Elle adore défier. La peur, connais-pas ! C’est une intrépide.

NKM est une rampe de missiles.

Cependant, il lui faut intégrer le fait que l’émotion est mimétique. Si elle s’installe constamment dans le « rentre-dedans », elle en recevra proportionnellement en retour. Et à ce jeu-là on finit par s’auto-détruire.

Mais, manifestement, NKM s’est beaucoup améliorée depuis le débat du 8 septembre 2011, face à Marine Le Pen, où elle fut nettement dominée. Son potentiel de progression dans l’art oratoire demeure important, pourvu qu’elle travaille à corriger ses défauts, dans la bonne direction.

NKM CONFIRME ELLE-MÊME NOTRE ANALYSE !

Dans notre article de mai 2013, en partant d’une étude comportementale détaillée, nous avions écrit : « NKM est une rampe de missiles ».
Dans une interview qu’elle a accordée le 28 juillet 2013 à la presse américaine, plus exactement au journaliste Ian Johnston de NBC News, Nathalie Kosciusko-Morizet a fait le buzz en affirmant : « Je suis une tueuse ». Elle corrobore ainsi directement notre décryptage.
Le problème c’est que la contre-attaque est souvent proportionnelle à l’intensité de l’attaque. C’est la règle de la « Spirale Mimétique ».
Les dégâts collatéraux peuvent être alors aussi considérables qu’imprévisibles. Pour gagner il ne faut pas seulement « tuer », il faut surtout rassembler, séduire, amener à soi et tisser l’élan du rêve. Nous pensons que Nicolas Sarkozy n’avait pas fait un bon choix en la choisissant comme porte-parole lors de sa dernière campagne présidentielle.

Interview sur BFMTV, le 19 mai 2013

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